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Huit musées ou fondations à visiter à l’écart de la foule pendant les JO

LA LISTE DE LA MATINALE
Tandis que les amateurs de records olympiques se pressent aux portes des lieux franciliens où se tiennent les compétitions, se bousculent dans les fan-zones et s’agglutinent le long des barrières pour encourager coureurs et cyclistes, les musées parisiens, étapes d’ordinaire obligées pour les touristes provinciaux et étrangers en cette période estivale, voient leur fréquentation chuter. Il suffisait de regarder, lors des retransmissions télévisées, les triathlètes ou les cyclistes passer devant le Musée d’Orsay, où les entrées s’effectuaient sans aucune queue, pour prendre la mesure des occasions qui s’offrent aux vacanciers avides d’art. Voici une sélection de lieux à aller découvrir ou redécouvrir pendant les Jeux olympiques, au frais et dans des conditions de visite optimales. Mieux vaut cependant réserver son créneau sur le site de l’établissement.
Traditionnellement pris d’assaut par les touristes venus de tous horizons découvrir la capitale l’été, le Musée du Louvre se visite actuellement sans bousculade. Outre le plaisir de se promener dans les 400 mètres de galerie menant de l’aile Sully à l’aile Denon, c’est le moment idéal pour les amateurs d’antiquités d’aller découvrir une partie de la collection des princes Torlonia (une soixantaine sur plus de six cents œuvres), la plus grande collection privée de sculptures antiques romaines, venues de Rome à l’occasion des JO et présentées pour la première fois hors d’Italie. Ces pièces en marbre, parmi les plus exceptionnelles de la collection, sont exposées dans les appartements d’été d’Anne d’Autriche, tout juste rénovés et qui offrent un écrin raffiné à l’exposition. S. Ke.
Musée du Louvre. Jusqu’au 11 novembre.
Deuxième musée parisien le plus visité après le Louvre, le Musée d’Orsay, installé dans l’ancienne gare ferroviaire construite, dans le 7e arrondissement, pour accueillir les millions de visiteurs venus voir l’Exposition universelle de 1900, mais aussi les Jeux olympiques qui s’y étaient adjoints, les premiers à avoir été organisés à Paris. Il réunit des collections d’art allant de 1848 à 1914, dont de nombreux chefs-d’œuvre de Van Gogh, Monet, Courbet, Degas ou Rodin. La baisse actuelle de fréquentation due au JO (dont on peut voir la vasque de la flamme depuis la terrasse d’Orsay) laisse au visiteur le loisir de déambuler de salle en salle sous la majestueuse nef, et d’aller découvrir les expositions temporaires présentées cet été : « Des œuvres qui ont du chien », qui réunit des dessins, toiles, photographies et sculptures du XIXe siècle illustrant le rapport de l’homme à cet animal de compagnie, ou, en lien avec les JO, « Sport et idéal », sur l’avènement de la culture du sport au XIXe siècle. S. Ke.
Musée d’Orsay. Jusqu’au 27 octobre.
Pas un mètre de queue ce dimanche matin 4 août devant la Fondation Louis Vuitton, dans le bois de Boulogne ! C’est suffisamment rare pour être souligné. Il faut en profiter pour aller voir l’exposition consacrée à L’Atelier rouge (1911), d’Henri Matisse (1869-1954), toile de grande taille où figurent différents tableaux et sculptures sur lesquels travaillait le maître dans son atelier d’Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), œuvres qui ont été réunies dans une même salle. Découvrir cet ensemble sans être gêné par la foule habituelle des admirateurs de Matisse, prendre le temps d’aller chercher sur L’Atelier rouge la représentation d’une œuvre et se livrer à un jeu des comparaisons est un luxe à ne pas laisser passer. S. Ke.
Fondation Louis Vuitton. Jusqu’au 9 septembre.
Nichée au cœur du Marais, la Fondation Henri Cartier-Bresson, qui abrite toute l’œuvre du maître de l’« instant décisif » donne aussi à voir d’autres grands auteurs. Cet été, elle offre une rétrospective à un grand pionnier de la photographie couleur, Stephen Shore. Dans les années 1970, ce photographe américain majeur a imposé la couleur comme un outil de choix pour décrire les paysages de l’Amérique en pleine mutation. Sous le titre « Véhiculaire et vernaculaire », l’exposition, qui réunit une centaine de tirages splendides aux couleurs lumineuses, montre comment les images en mouvement du photographe ont été réalisées pour explorer l’idée d’une culture populaire, utilitaire, typique des Etats-Unis – une américanité devenue aujourd’hui presque un cliché. On y verra ses séries les plus connues, Uncommon Places et American Surfaces, ainsi que des images jamais montrées en France ou très récentes. Cl. G.
Fondation Henri Cartier-Bresson. Jusqu’au 15 septembre.
Situé dans une impasse tranquille près de la place Clichy, le BAL, lieu consacré à l’image-document, offre un espace préservé et calme où on peut voir des expositions de photographies très pensées, mais aussi acheter des livres dans la librairie ou manger un morceau au BAL Café, où opère le RECHO, un restaurant d’insertion mené par le chef Samy Benzekri. Tout l’été (sauf du 12 au 20 août), le BAL offre de découvrir le regard acéré d’un grand photographe japonais aussi singulier que méconnu, Yasuhiro Ishimoto (1921-2012), aux influences nippones et américaines, auteur d’un livre fondateur au Japon : Someday, Somewhere (1958). Elève de l’Institute of Design de Chicago, ou « New Bauhaus », il en garde le goût pour des images formelles, marquées par l’abstraction et les lignes pures, qu’il applique à ses photographies prises aux Etats-Unis comme au Japon. Cl. G.
Le BAL. Fermé du 12 au 20 août. Jusqu’au 17 novembre.
Installé sur la colline de Chaillot, le Musée Guimet recèle la plus importante collection d’art asiatique en Europe. Depuis avril, l’établissement s’est paré d’un voile de tulle rouge et sa façade est garnie de niches où apparaissent douze créatures mythiques, en cette année du Dragon. Cette installation est signée de l’artiste Jiang Qiong Er, qui réinterprète les grottes chinoises de Mogao, Yungang ou Longmen, chefs-d’œuvre de l’art rupestre. Une invitation à pousser la porte du musée qui propose, parallèlement à ses collections permanentes, une exposition exceptionnelle sur les céramiques chinoises réunissant 250 chefs-d’œuvre, dont plusieurs pièces impériales réalisées entre les VIIIe et XVIIIe siècles. Ne pas manquer de visiter la terrasse du musée, récemment rénovée, qui offre une vue remarquable sur le Paris olympique. S. Ke.
Musée national des arts asiatiques Guimet. Jusqu’au 16 septembre.
L’olympisme, c’est une saga qui raconte l’histoire de notre modernité, avec ses drames, ses crises, ses célébrations. Le Musée national de l’immigration, installé en lisière du bois de Vincennes, dans le Palais de la Porte-Dorée, qui a rouvert en juin 2023 après d’importants travaux de rénovation, la met en lumière sur cent trente ans, au fil de trente-trois olympiades. Les rêves de paix de Pierre de Coubertin, la montée des nationalismes, les évolutions sociétales d’aujourd’hui, de l’égalité entre les genres à l’écoresponsabilité… D’Athènes en 1896 à Paris en 2024, près de 400 œuvres, documents, films d’archives et photographies tissent un récit traversé de bouleversements géopolitiques, de révolutions culturelles, et des coups d’éclat légendaires de quelques-uns des 200 000 athlètes qui ont fait cette histoire. Les JO nous offrent un miroir du monde comme il va. E. Le.
Musée national de l’histoire de l’immigration au Palais de la Porte-Dorée. Jusqu’au 8 septembre.
Situé en face du Grand Palais, où ont lieu, pendant les Jeux olympiques, les compétitions d’escrime, le Petit Palais a conçu pour l’occasion une exposition, gratuite, susceptible d’attirer un public international. Intitulée « We Are Here », elle rassemble de grandes signatures de l’art urbain – Invader, Seth, Hush, Swoon, Shepard Fairey… – dont les œuvres se faufilent dans les espaces des collections permanentes avec lesquelles elles dialoguent de manière insolite. L’occasion aussi de redécouvrir le somptueux bâtiment construit par Charles Girault à l’occasion de l’Exposition universelle de 1900, ses vitraux, ses plafonds peints et sa coupole décorée par Maurice Denis qui retrace l’histoire de l’art français. S. Ke.
Petit Palais. Jusqu’au 17 novembre.
Claire Guillot, Sylvie Kerviel et Emmanuelle Lequeux
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